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« Vivre le jeûne eucharistique », les pistes du Service Diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle

Chers frères et sœurs, chers amis,

Voici maintenant venu le temps de nous préparer à cette nouvelle étape, dans cette aventure inédite, que nous vivons maintenant depuis la mi-carême.

Ce document ne peut pas encore faire état des règles techniques de mise en œuvre de la liturgie. Elles sont établies en partie, mais pas encore totalement. Les prêtres commencent à les recevoir ces jours-ci.

Le jeûne eucharistique, qui va encore durer quelques jours, jusqu’à Pentecôte, a permis à beaucoup d’entre nous de fonder leur foi. Ce jeûne nous a permis, je le crois, de pouvoir « toujours rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1P 3,15).

Nous savons que nous allons encore avoir du temps pour approfondir cette espérance, pour creuser ce désir de Dieu. Nous savons aussi que cela passe par la marche, quelquefois austère, comme les disciples pendant la vie publique de notre maître et Seigneur, et par la Croix, qui seule, débouche sur la résurrection.

Voici maintenant, en cette seconde partie du temps de Pâques, le temps de se préparer à la venue de l’Esprit Saint en nous, qui en sommes porteurs pour le monde.

Voici le moment de nous préparer à vivre la fête de la Sainte Trinité.

Nous continuerons à nous tourner vers le Père :

Nos églises sont ouvertes (ou vont rouvrir). Il est important de nous y rendre :

  • Nous avons besoin de venir dans la maison commune. Elle l’est quand elle est remplie des fidèles, et elle l’est quand elle semble vide. Nombre de nos frères « du seuil » aiment à y passer, s’y sentir interpellés.
  • Nous avons le devoir de permettre cette rencontre intime de Dieu et de ses enfants, et nous avons le devoir de manifester, par notre présence en ces lieux, le désir véritable qui nous habite.
  • Il est important de nous aider mutuellement à maintenir ces églises ouvertes, même en rural.
  • Nous pouvons dès maintenant manifester notre esprit d’adoration en contemplant le Seigneur qui se donne dans sa chair glorifiée. A chaque paroisse de le mettre en œuvre, de proposer, selon ses possibilités, des heures d’exposition du Saint-Sacrement.
  • Nous pouvons continuer, chez nous, à vivre la Prière des Heures, ou la découvrir. Cette prière unique est tellement plus qu’un pis-aller, elle est celle qui a, au long des siècles, depuis le temps de la prière personnelle du Christ lui-même, permis la marche de l’Eglise, entre la source et le sommet qu’est l’Eucharistie. Une fiche, permettant de la découvrir, est disponible sur le site du diocèse.

Nous continuerons à rencontrer « l’autre » avec le Christ :

Ce temps est celui du service du frère :

  • Ce premier frère avec qui nous habitons, et que nous côtoyons de façon plus prégnante depuis deux mois. Frère que nous avons à accueillir et à aimer comme le Christ, avec les joies et les difficultés que cela procure. Ce frère qui nous permet certainement de vivre un peu plus l’esprit des Béatitudes.
  • Ce frère un peu plus lointain, qui est seul aujourd’hui, et que nous pouvons, par une attention, un signe, rassurer, réconforter, sortir de son isolement. Ce frère de la communauté que nous ne connaissons peut-être pas, mais qu’il est temps de rencontrer par une attention, d’une manière ou d’une autre.
  • Ce frère qui souffre, qui a et qui aura besoin de nous : économiquement et « relationnellement ». Nous savons que cette période risque d’engendrer de grandes difficultés sociales. « Qu’as-tu fait de ton frère ? » doit être la question que nous entendons dans le fond de notre cœur. Le Christ ne nous la pose pas de façon accusatrice, mais comme une invitation à découvrir que le service du frère, proche ou plus lointain, c’est le service du Christ, c’est la manière de faire surgir le Christ dans l’autre et en nous-même.
    Nos actes de solidarité et de fraternité sont essentiels sur le long terme.
  • Pour cela, nous aurons évidemment besoin de nous occuper et de soutenir notre maison commune, notre « famille locale », nos communautés paroissiales et ecclésiales. Leur vitalité est le signe pour montrer que l’acte de fraternité n’est pas personnel mais ecclésial, celui d’un enfant de Dieu au milieu de ses frères.

Nous continuons à répandre l’Esprit Saint, par tout ce que nous sommes :

Dans tous les domaines de la vie liturgique, des règles sont en train d’être élaborées. Elles seront claires, indiquées dans les églises. Nous choisissons de les suivre parce qu’elles ne seront pas un obstacle à la vie ecclésiale. Elles permettront, à ceux qui craignent pour leur santé et celle des autres, de vivre les célébrations dans la plus grande liberté d’esprit.
Elles seront rigoureuses mais permettront vraiment et la piété personnelle et la vie communautaire, même si les « distances barrières » seront très clairement encore en vigueur. Ces règles, déjà en genèse, continuent chaque jour à être précisées. Les prêtres commencent à les recevoir et à se préparer. Ils auront besoin de l’aide de paroissiens pour les mettre en œuvre.

Cependant jusqu’à ce que ces nouvelles règles entrent en vigueur, à Pentecôte ou à partir du 2 juin, nous continuons à appliquer la consigne suivante : pas plus de 10 personnes en même temps dans un même lieu avec le respect rigoureux des gestes barrières !

  • Dans la joie, nous allons bientôt pouvoir vivre le baptême des petits enfants, et vivre celui des adultes et des jeunes qui attendent en eux la venue de l’Esprit Saint.
    Pour ces familles, les raisons de la demande du baptême sont parfois enfouies, profondes, mais indicibles. Elles sont aussi, parfois, très claires, et portées par une vie ecclésiale établie.
    Dans tous les cas, la foi de l’Eglise porte ces baptêmes et ces familles. Nous aurons à manifester notre accueil, notre joie, et notre espérance que le Seigneur travaillera les cœurs sur le long terme.
    Les conditions matérielles de ces baptêmes seront, évidemment, plus compliquées à mettre en œuvre ces temps-ci. Il faudra certainement dissocier plus clairement la célébration du baptême de la vie de la communauté, à travers des liturgies plus familiales et plus confinées. Toute la communauté doit réfléchir à la manière qu’elle aura de manifester clairement l’accueil de ses nouveaux frères et sœurs. Lors d’une messe d’accueil des baptisés du mois, par exemple.
  • De la même manière, la venue et la propagation de l’amour divin à travers l’amour humain pourront être célébrées très bientôt. Réjouissons-nous pour ces nouveaux époux : pour ceux qui vont commencer la vie commune et qui fondent cette vie sur le Christ et le sacrement reçu, et pour ceux qui, ayant déjà l’expérience d’avoir fondé une famille, découvrent que le Christ est le ciment, le fondement et l’avenir de celle-ci.
    Certes les fêtes seront plus restreintes pour cette année. A nous de donner à nos frères, par notre prière et la manifestation de notre joie, ce qui aura pu leur manquer de façon visible. Nous saurons trouver les gestes pour cela. Les prêtres sont tenus à la célébration d’une messe pour chaque couple marié. Cette messe peut être l’occasion d’une action de grâce publique.
  • Cette période peut continuer à être celle de l’approfondissement de l’esprit de connaissance et de l’esprit d’intelligence de la foi. Continuons à mettre à profit le temps libre pour lire et étudier, d’une manière ou d’une autre. Le document diocésain « Ouvrons nos cœurs » est toujours d’actualité ! Il est un bon moyen de vivre à l’écoute de la Parole de Dieu et à l’école des saints.

Notre attente de l’eucharistie, que nous devons vivre encore quelques jours, Corps du Christ reçu dans notre corps de chrétien, aura creusé le désir de Dieu. Aura-t-elle creusé notre désir de porter Dieu à nos frères ; ceux qui l’attendent sans le dire, et surtout ceux qui l’attendent sans même le savoir ?

Nous savons que nous sommes les missionnaires du Seigneur. Prenons la décision, personnellement et communautairement, de nous en donner les moyens !

En attendant, pour nous y préparer, nous pouvons redécouvrir le sacrement de Réconciliation, qui peut être reçu dès maintenant. Il est essentiel à la vie chrétienne !

Ce temps du confinement peut être très « porteur », comme il peut être très stérile… Si le désir missionnaire se creuse, si le service des autres s’exerce, si la prière se précise, chacun à sa place, avec sa vitalité, sa sagesse, ses limites propres, alors ce temps aura été, est, et sera relu comme un temps où la Grâce de Dieu est passée.

Prions Marie, de nous montrer, comme une mère, ce que chacun de nous peut vivre et faire aujourd’hui.

Abbé Philippe DEMOURES
Service Diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle

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