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Une petite croix de cendres

Sur le grand chemin de l’année liturgique, il est une halte d’apparence modeste, que j’aime particulièrement, c’est le jour du Mercredi des cendres.

Avant de me lancer pour la longue étape de 40 jours du Carême, il me semble primordial de me souvenir que je ne suis que poussière et qu’il est grand temps de me convertir.Le mercredi des Cendres, c’est un peu comme une douche froide qui fouette et réveille au moment de partir au combat. Quand je m’avance, tête baissée et repliée sur mon sentiment de finitude et de médiocrité pour recevoir sur mon front la petite croix de cendres, j’ai bien conscience que la traversée du Carême sera bien longue si je ne change rien dans ma vie.

Elle sera bien éphémère cette petite croix  qu’un coup de vent ou un geste hâtif effacera en quelques heures, si je n’en garde pas sa marque au fond de mon cœur. Le Mercredi des Cendres exige de moi un engagement personnel plus humble et profond qu’il n’y paraît . Il m’est arrivé de vivre ce rituel d’un point de vue un peu différent, lorsque c’était ma main qui imposait les cendres. Faire face à ses frères élargit l’horizon et permet de mieux se voir au sein de la grande famille de tous les fils prodigues que nous sommes.

Effleurer chaque front, le front soyeux de la jeunesse comme le front parchemine du grand âge, c’est faire l’expérience concrète de la diversité humaine et de notre  communauté de destin. Chaque geste d’imposition et chaque formule prononcee devient alors un élan fraternel de sympathie et de compassion. Plonger chaque fois son pouce dans le petit pot de cendres et s’appliquer à dessiner une croix, c’est sentir à quel point la cendre est le rien insaisissable qui restera de tout. 

Le Mercredi des Cendres nous relie à tous les rituels que les hommes ont inventés depuis la nuit des temps pour dire le deuil, la contrition, le sentiment tragique de la condition humaine. Mais pour les chretiens, le jour des cendres  n’est pas un  « Mémento Mori »macabre, car la petite croix de cendres nous désigne un horizon lumineux, un berger à suivre,et les moyens de ne pas s’égarer.

Croire en l’Évangile nous invite  à la vie, à un « Memento vivere » plein de joie.

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