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Retour sur le pontificat de Benoît XVI.

Le 24 avril 2005, le cardinal allemand Joseph Ratzinger avait été élu 265ème Pape de l’Église catholique. Sous le nom de Benoît XVI, il avait choisi comme devise « Nous devons servir de cette manière que nous soyons coopérateurs de la vérité. » (« Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis. »). Le 28 février 2013, après huit années de pontificat, il a renoncé à sa charge, il avait alors 86 ans. Il est décédé le 31 décembre 2022, à 95 ans. Ses funérailles seront présidées par le pape François le 5 janvier 2022.

Benoît XVI, né Joseph Ratzinger, était un intellectuel et un théologien de renom, et il avait apporté une approche calme et réfléchie à son rôle de chef de l’Église catholique. Sa décision de démissionner en 2013, la première depuis le Moyen Âge, avait surpris beaucoup de gens, mais il avait expliqué qu’il n’avait plus la force physique et mentale nécessaire pour assumer ses fonctions. On se souviendra de Benoît XVI comme d’un pape qui a apporté la stabilité et la continuité durant un moment de grand changement dans l’Église et dans le monde.

Joseph Ratzinger est né à Marktl am Inn, dans le diocèse de Passau (Allemagne), le 16 avril 1927. Ordonné prêtre le 29 juin 1951, il commence une activité d’enseignement et obtient, en 1953, le doctorat de théologie.

D’abord professeur de dogmatique et de théologie fondamentale il devient, à partir de 1969, professeur de théologie dogmatique et d’histoire des dogmes à l’Université de Ratisbonne et vice-président de la même université. À partir de 1962, il est consulteur de l’archevêque de Cologne au concile Vatican II.

Le 25 mars 1977, le pape Paul VI le nomme archevêque de Munich et Freising, puis le crée cardinal le 27 juin 1977. Le 25 novembre 1981, le pape Jean-Paul II l’appelle à Rome et le nomme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. IL préside la Commission d’élaboration du Catéchisme de l’Église catholique de 1986 à 1992. Élu vice-doyen du collège des cardinaux le 6 novembre 1998, il est nommé par Jean-Paul II doyen du collège des cardinaux le 30 novembre 2002.

Élu pape le 19 avril 2005, il devient le 264e successeur de Pierre et inaugure solennellement son pontificat le 24 avril 2005.
Le 28 février 2013, après un pontificat de près de huit ans, il renonce à ses fonctions.

Le pontificat de Benoît XVI a été marqué par des axes et des temps forts. Voici quelques-uns des plus importants :

  • Ses voyages : Sa visite aux États-Unis en 2008 a été très médiatisée et a été l’occasion pour lui de rencontrer le président George W. Bush et de prononcer une homélie devant le Congrès américain. Sa visite en Afrique en 2009 a aussi été un moment important pour lui, car il a pu rencontrer de nombreux catholiques africains et s’exprimer sur les enjeux importants de cette région, notamment la lutte contre le sida et la crise alimentaire.
  • Le dialogue interreligieux : Son action en faveur du dialogue avec le peuple juif, ceci dès 2005, année de son élection. Un engagement réaffirmé à de nombreuses reprises, notamment lors de sa visite à la synagogue de Cologne en août 2005 où il fit un important discours dans lequel il invitait chacun des partenaires à poursuivre le dialogue de façon sincère et confiante permettant ainsi de « parvenir à une interprétation commune des questions historiques encore discutées et, surtout, de faire des pas en avant dans l’évaluation, du point de vue théologique, du rapport entre judaïsme et christianisme. ».
    Lors de son pontificat, Benoit XVI a porté une attention particulière à la connaissance juive du christianisme, tout particulièrement à travers son livre Jésus de Nazareth, dans lequel il a citeé abondement le rabbin Jacob Neusser. Tout en se réjouissant des pas accomplis depuis le Concile Vatican II, il soulignait que juifs et chrétiens « demeurent souvent ignorants les uns des autres. C’est à nous qu’il revient, en réponse à l’appel de Dieu, de travailler afin que demeure toujours ouvert l’espace du dialogue, du respect réciproque, de la croissance dans l’amitié, du témoignage commun face aux défis de notre temps. » Pour Benoit XVI la relation entre juifs et chrétiens est une relation de fraternité en devenir : « Chers amis, à cause de ce qui nous unit et à cause de ce qui nous sépare, nous avons une fraternité à fortifier et à vivre. Et nous savons que les liens de la fraternité sont une invitation continuelle à se connaitre mieux et à se respecter ».
    Ce dialogue, le pape Benoît XVI l’a aussi mené avec l’Islam. Du malentendu du discours de Ratisbonne en septembre 2006, à la visite de la Mosquée Bleue d’Istambul et du Dôme du Rocher de Jérusalem en compagnie du grand Mufti, en 2009, le pontificat du pape Benoît a été émaillé de geste prouvant son intérêt pour ce discours parfois compliqué, pour différentes raisons et objet de controverse de part et d’autre…
  • L’œcuménisme : Dès son élection en 2005, le pape Benoît XVI a exprimé sa ferme résolution de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire avancer la cause fondamentale de l’œcuménisme » (Message à l’issue de la messe concélébrée, le 20 avril 2005 en la Chapelle Sixtine). Cet engagement s’est manifesté par la poursuite des relations initiées par ses prédécesseurs au lendemain du concile Vatican II. De par son riche passé universitaire, Benoît XVI possède une culture historique et théologique exceptionnelle. Grâce à elle, il a voulu offrir une synthèse entre l’unité de foi de l’Église du Christ et les heureuses diversités de la vie chrétienne. En définitive, la pertinence de sa pensée a engendré des progrès considérables dans le dialogue œcuménique.
  • Son engagement pour les jeunes : « J’attends avec joie Cologne où je rencontrerai les jeunes du monde, ou plutôt où les jeunes rencontreront le Christ » déclarait Benoît XVI peu de temps après son élection. Dès ces premiers mots en tant que pape, l’ancien archevêque de Munich a rendu hommage à son prédécesseur Jean-Paul II en devenant, lui aussi, le pape des jeunes ! De fait les occasions ont été nombreuses pour Benoît XVI de s’adresser à la jeunesse du monde entier.
    On pense en premier lieu aux JMJ, Cologne en 2005, Sydney en 2008 et Madrid en 2011, à chaque fois un succès (plus de 3 millions de participant pour Madrid !). Mais il a eu aussi d’autres occasions durant ses voyages, comme à Sao Paulo, en 2007 où il a appelé les jeunes présents et par delà ceux du monde entier à devenir disciples missionnaires du Christ.
  • Sa déclaration sur les abus sexuels commis par des prêtres catholiques en 2010 a été un moment crucial pour l’Église, qui a dû faire face à de nombreuses accusations d’abus et de couverture de ces actes. Benoît XVI a condamné fermement ces abus et a promis de prendre des mesures pour éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir.
  • Et bien sûr, sa décision de démissionner en 2013, une première depuis le Moyen Âge.

D’autres sujets ont aussi été au cœur des préoccupation de Benoît XVI comme la famille et la catéchèse.

Encycliques :
• Deus Caritas est, 25 décembre 2005.
• Spe Salvi, 30 novembre 2007.
• Caritas in Veritate, 29 juin 2009.

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