Service Communication

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Pentecôte 2022 – Homélie de Mgr Mousset

« Le grand miracle de La Pentecôte c’est que L’Esprit Saint fait en sorte que l’on se comprenne dans nos différences… »

« Le grand miracle de La Pentecôte c’est que L’Esprit Saint fait en sorte que l’on se comprenne dans nos différences… »

Frères et sœurs, quatre adultes se tiennent parmi nous aujourd’hui et attendent d’être confirmés. En eux va se réaliser devant nous ce qui s’est accompli en la première Pentecôte : le don de l’Esprit Saint. Ils viennent d’horizons différents, des histoires très différentes les ont conduits jusqu’à demander la confirmation. Cette grande diversité en eux est aussi le reflet de la communauté rassemblée ce matin, et plus largement celle de l’Eglise et même de l’humanité. Cette grande diversité : variété de languesdculturesde nations, est mise en lumière dans le récit de Pentecôte que nous venons de proclamer. C’est le premier grand message de la solennité de la Pentecôte que nous célébrons aujourd’hui. Après le désordre et les affrontementsdes différentes cultures qui crient les unes contre les autres (récit du désordre de Babel), le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte inaugure une nouvelle étape de l’humanité.

Le don de l’Esprit Saint aux apôtres, à l’Eglise nous fait entrer dans une nouvelle étape de transformation et de conversion radicales : la diversité, la multiplicité, les différences qui caractérisent non seulement notre assemblée mais l’humanité entière se fait en ce jour de la Pentecôte, à travers l’action de l’Esprit Saint qui agit en nous, unité et communion. Le grand miracle de La Pentecôte, c’est que l’Esprit Saint fait en sorte que l’on se comprenne dans nos différences comme ce fut le cas à Jérusalem avec les apôtres et tous les disciples. Par le don de l’Esprit Saint, à travers la foi, l’amour de Dieu pour nous et pour le monde, se forme la nouvelle Communauté de l’Eglise de Dieu, chers frères et sœurs.

Les langues de feu dans le récit, c’est la nouveauté de l’amour de Dieu que l’Esprit Saint répand, communique, diffuse à l’humanité, en nous.

A travers cela, une chose très importante nous est enseignée, communiquée : que l’Eglise est catholique (c’est-à-dire universelle…) dès les premiers moments de son histoire, que son universalité n’est pas le fruit de son extension progressive dans son histoire, ni même le fruit de la puissance de son institution. Elle est catholique dès sa naissance, même dans sa pauvreté, dans sa petitesse, dans sa fragilité… Frères et sœurs, dès son premier instant, dans la pauvreté et la fragilité des commencements,l’Esprit Saint l’a créée comme l’Eglise appelée à embrasser tous les peuples parce qu’elle dépasse toutes les frontières de races, de classes et de nations. Elle abat toutes les barrières et œuvre, grâce à l’Esprit Saint, à l’unité sans se lasser, dans la profession de foi en la vérité de l’amour de Dieu Trinitaire (Père, Fils et Esprit) pour tous, pour le monde. Quand ils ont compris cela, les apôtres et tous les disciples ont été remplis de joie et prit dans un élan intérieur et ils ont organisé la mission, concrètement.

L’Esprit Saint, parce qu’il apporte la diversité des charismes, des dons variés qui dans un premier temps peuvent nous faire peur, peut nous donner l’impression de créer du désordre dans l’Église ; mais c’est tout le contraire. L’Esprit Saint en permettant à chaque baptisé de prendre sa place avec ce qu’il est, ce qu’il a reçu, a une fonction unifiante, une fonction de communion à vivre sur la base de l’évangile du Christ Vivant et des sacrements, et dans les sacrements il y a aussi celui du service de la sœur et du frère. L’Esprit Saint qui se répand dans nos cœurs unifie et harmonisenos différences, les organise, les structure pour le service de la mission. Lui seul peut susciter la diversité, la pluralité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité en les organisant. Comme dans les Actes des Apôtres.

Le dernier point pour aujourd’hui, car il y en a bien d’autres, c’est la fonction missionnaire de l’Esprit SaintLes anciens nous disaient très justement que l’âme est une espèce de bateau à voile, l’Esprit Saint est le vent qui souffle dans la voile pour le faire avancer, les impulsions et les poussées du vent sont les dons de l’Esprit.Sans sa poussée, sans sa grâce, nous n’avançons pas. L’Esprit Saint en nous faisant entrer en relation avec le Christ, nous sauve du danger d’une Église centrée sur elle-même, fermée sur elle-même ; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer et témoigner la Bonne Nouvelle de l’Évangile, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ. L’Esprit Saint est l’âme de la mission. Ce qui est arrivé à Jérusalem il y a près de deux mille ans n’est pas un événement éloigné de nous, c’est un événement qui nous rejoint, qui se fait expérience vivante en chacun de nous. La Pentecôte du cénacle de Jérusalem, c’est toujours actuel : c’est maintenant.

Avec Marie, invoquons : « Veni Sancte Spiritus ! » Viens, Esprit-Saint, donne-nous le don de l’unité, de l’harmonie, suscite en nous les moyens d’accomplir la mission ! Viens et pénètre le cœur des catéchumènes et le nôtre. Que nos cœurs soient brûlés au feu de ton amour ! Amen !

   … Philippe MOUSSET +

Evêque de Périgueux et Sarlat

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