Les États Généraux du Patrimoine Religieux (EGPR) sont une démarche qui, de septembre 2023 à décembre 2024, entend se consacrer à l’état du patrimoine religieux de notre pays dans ses trois dimensions : immobilier, mobilier et immatériel.
Ces États Généraux ont vocation à regarder ce qui est, à interroger les pratiques et les usages, et à valoriser ce qui doit l’être. Ainsi, ils ont 3 objectifs : contribuer à un inventaire du patrimoine religieux en France dans sa diversité, travailler la notion d’usages compatibles avec l’exercice du culte au sein d’une église, aider les propriétaires et les affectataires à mieux valoriser leur patrimoine religieux.
Dans l’introduction au dossier présenté par la Conférence des Évêques de France (CEF), le Père Gautier Mornas, prêtre de notre diocèse, responsable du département Art Sacré à la CEF et secrétaire de coordination de ces États Généraux, nous rappelle quelques points importants :
« La France est riche d’un patrimoine religieux qui, par sa quantité, sa qualité et sa diversité, est le deuxième plus important au monde après l’Italie.
Il est, de ce fait, l’objet d’une véritable « passion nationale » qui, de Journées Européennes du Patrimoine en Nuit des Églises et de visites guidées en collectes pour sa restauration, ne cesse de mobiliser les foules les plus mêlées.
Sur les près de 45 000 édifices protégés au titre des Monuments Historiques, un tiers sont des lieux de culte catholique.
Rien d’étonnant, dès lors, à ce que notre patrimoine religieux constitue l’un des atouts majeurs de la France en termes d’attractivité touristique.
(…) Ces édifices de pierre, renommés ou non, sont certes les témoins de savoir-faire ancestraux, d’incontestables vitrines de talents artistiques et une belle carte postale de la France, mais ils s’avèrent surtout être les reflets d’une foi qui a puissamment irrigué les populations durant des siècles jusqu’à aujourd’hui encore. Ces édifices de pierre sont les hôtes d’édifices vivants : les communautés chrétiennes.
Tout trésor qu’il puisse être, ce patrimoine n’est pas sans poser aujourd’hui de sérieuses questions, surtout aux collectivités propriétaires qui peinent à l’entretenir alors que dans le même temps son usage cultuel – ce pour quoi il a été conçu – se raréfie.
Un récent rapport d’une mission d’information sénatoriale de M. Pierre Ouzoulias (PCF) et Mme Anne Ventalon (app. LR) sur l’état du patrimoine religieux français s’en est fait l’écho.
Pour aider à la réflexion sur la valorisation de ce patrimoine qui, au sens symbolique, appartient à tous, l’Église de France initie les États Généraux du Patrimoine Religieux ».
Le patrimoine religieux sera traité sous trois aspects
LE PATRIMOINE IMMOBILIER
Il s’agit de l’ensemble du bâti monumental à usage cultuel. Par exemple les cathédrales, les églises, les chapelles, les calvaires…
LE PATRIMOINE MOBILIER
C’est l’ensemble des objets mobiliers conçus pour un usage “cultuel”, c’est-à-dire dans le cadre du culte, tels que l’orfèvrerie (calices, patènes), les textiles (aube, chasuble, vêtements liturgiques), les statues, les vitraux, les tableaux, les orgues, les livres…
LE PATRIMOINE IMMATÉRIEL
C’est l’ensemble des us et coutumes liés à la mission de l’Église et à son histoire. Par exemple : les chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, les Ostensions de Saint-Junien (dites Ostensions septennales) en Limousin (reconnues au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2013), les fêtes johanniques…
Les États Généraux du Patrimoine Religieux se déroulent en trois phases, simultanément :
UNE ENQUÊTE NATIONALE
Pour mettre à jour les chiffres du patrimoine religieux en France et faire le point sur les différents usages jugés compatibles avec le culte aujourd’hui, au sein des édifices religieux.
DES AUDITIONS
Associations et personnalités qualifiées dans la préservation et la valorisation du patrimoine religieux sont auditionnées, avec, parmi les objectifs : recueillir des initiatives réplicables à l’échelle nationale.
DES RENCONTRES ET JOURNÉES D’ÉTUDES RÉGULIÈRES.
Sur différents thèmes dédiés, afin d’identifier et d’analyser les atouts de ce patrimoine.