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« La beauté d’une vie, n’est pas réductible à celle de l’apparence » – Homélie

Chers frères et sœurs, chers amis,

Permettez-moi tout d’abord, au nom de notre diocèse, de vous remercier très profondément, vous qui, ce matin, allez vivre cette étape de l’appel décisif vers votre baptême.

Permettez-moi également de souhaiter la bienvenue à celles et ceux qui sont présents ici ce matin à cause des liens amicaux ou familiaux qu’ils ont avec vous, mais qui partagent ou ne partagent pas nécessairement la foi des chrétiens. Soyez les bienvenus, chers amis.

À vous tous qui allez vivre cette étape vers le baptême, j’aimerais dire mon profond respect. J’ai lu toutes vos lettres et j’en ai été touché, tant vous vous êtes vous-mêmes laissé toucher par le Seigneur, par sa bonté, sa patience et sa délicatesse. En vous lisant, j’ai une fois de plus perçu la vérité de ce que le Seigneur nous dit dans cet évangile où il affronte le tentateur et les tentations au désert. Il en sort victorieux.

Regardons le Christ qui dans ce combat spirituel, que nous connaissons tous aussi, que vous évoquez également dans vos lettres, car ça n’a pas toujours été facile pour vous, et même rude parfois, regardons le chemin que le Christ nous montre pour ne pas nous décourager face au tentateur et aux tentations. Premièrement, Jésus est conduit au désert par l’Esprit Saint et non pas sur un mouvement de colère, un sentiment de déception et de lassitude, de préjugés sur le monde et les autres, ou de fuite et de dérobades face à la réalité, mais bien par l’Esprit Saint. Ce n’est donc pas seul qu’il entre dans le combat spirituel. Il est conduit, comme poussé de l’intérieur de la force du souffle de l’Esprit Saint, force d’amour, de paix et de maîtrise de soi selon ce que dit saint Paul. Deuxièmement, face à chaque tentation du tentateur, le Christ à chaque fois se réfère à l’écriture, à la parole de Dieu « il est écrit » dit-il.

Ne pas être seul : c’est une invitation à nous membres des communautés : ne pas laisser seuls celles et ceux qui se préparent au baptême : vous êtes engagés, nous sommes tous engagés pour accueillir et accompagner celles et ceux qui frappent à la porte de l’Eglise, de nos communautés chrétiennes pour qu’on les accompagne dans cette découverte du Christ.

Mais pour vivre cet accueil et cette hospitalité dans nos communautés, il y a besoin de bénévoles pour aider, servir même dans les tâches les plus simples. Osons appeler autour de projets missionnaires, et osons répondre pour servir la cause de l’Evangile et du Christ.

Dans ce combat au désert, le Christ n’est pas seul et nous venons de le souligner. Précisons encore, que la force de l’Esprit c’est finalement l’amour du Père, à la source du commandement de l’amour qui le guide et le rend victorieux au désert. Dans vos lettres, c’est justement cette expérience de cet amour de Dieu pour vous, pour nous, qui vous a profondément touché. Vous avez fait l’expérience que Dieu ne regarde pas l’apparence ni ne nous juge sur le passé, mais il regarde le cœur, notre attente, notre désir d’entendre.

En lisant vos lettres, je peux affirmer que c’est bien vrai : Dieu ne regarde pas l’apparence, mais le cœur. Vous remerciez le Seigneur d’être entré dans vos vies. Parfois vous dites, que si ça ne change pas le monde, l’extérieur de la vie, mais à l’intérieur son entrée ça change, ça bouscule, ça donne une orientation nouvelle à notre vie, ça ressemble même dans telle ou telle de vos situations à un tsunami.

C’est vrai que la beauté d’une vie, chers amis, n’est pas réductible à celle de l’apparence. C’est dans le cœur, dans l’intériorité, que tout se joue. Telle ou telle lettre évoque des violences vécues, traversées, circonstances de vie délicates et précaires. Cela me fait penser à saint Paul, lorsque, prisonnier lui-même à cause de l’Évangile, ayant traversé de nombreuses épreuves à cause de sa foi, il donnait quelques conseils aux chrétiens d’Éphèse : « Ayez beaucoup d’humilité, de douceur, de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ! »  C’est souvent dans les épreuves de la vie que l’on découvre combien le Seigneur, même si on ne le voit pas toujours, même si on ne le sent pas toujours, se tient pourtant à nos côtés. Et quand on relit notre histoire, on ne peut s’empêcher de rendre grâces.

Cette conversion du cœur ouvre à la joie. « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur ». Là est notre force et notre paix. Bon carême et bonne route à vous qui cheminez vers le baptême. Amen !

+ Philippe MOUSSET
Evêque de Périgueux et Sarlat

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