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2025, UNE ANNÉE JUBILAIRE

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« Spes non confundit », « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5) Tel est le titre de la bulle d’induction1 par laquelle le Pape François nous invite au jubilé 2025 dont nous présentons ici quelques grandes lignes afin de découvrir ce que signifie cet évènement.

« L’espérance ne déçoit pas ». Sous le signe de l’espérance, l’apôtre Paul stimule le courage de la communauté chrétienne de Rome. L’espérance sera également le message central du prochain Jubilé que le Pape proclame tous les vingt-cinq ans, selon une ancienne tradition. Je pense à tous les pèlerins de l’espérance qui arriveront à Rome pour vivre l’Année Sainte et à ceux qui, ne pouvant se rendre dans la ville des apôtres Pierre et Paul, la célébreront dans les Églises particulières. Qu’elle soit pour tous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, “porte” du salut »2

« L’Année Sainte 2025 s’inscrit dans la continuité des événements de grâce précédents. Lors du dernier Jubilé ordinaire, le seuil du deuxième millénaire de la naissance de Jésus-Christ a été franchi. Ensuite, le 13 mars 2015, j’ai proclamé un Jubilé extraordinaire dans le but de manifester et de permettre à tous de rencontrer le “visage de la miséricorde” de Dieu, annonce centrale de l’Évangile pour toute personne de toute époque.

Le temps est venu d’un nouveau Jubilé au cours duquel la Porte Sainte sera à nouveau grande ouverte pour offrir l’expérience vivante de l’amour de Dieu qui suscite dans le cœur l’espérance certaine du salut dans le Christ3.

Parce que, « au cours de l’Année Jubilaire, nous serons appelés à être des signes tangibles d’espérance pour de nombreux frères et sœurs qui vivent dans des conditions de détresse »4

  • l’Indulgence plénière est liée de façon particulière aux œuvres de miséricorde et de pénitence, qui témoignent de la conversion entreprise.

De la même façon, les fidèles pourront bénéficier de l’Indulgence jubilaire en visitant durant un temps suffisant, les personnes en difficulté (infirmes, prisonniers, vieillards isolés, handicapés…) accomplissant ainsi un pèlerinage auprès du Christ présent en eux (cf. Mt 25, 34-36). En se conformant aux conditions spirituelles, sacramentelles, et de prière, les fidèles pourront assurément, reproduire de telles visites au cours de l’Année Sainte et recevant ainsi à chaque fois, et même quotidiennement, l’Indulgence plénière.

  • L’Indulgence plénière sera également reçue à travers des initiatives qui mettent en œuvre concrètement et généreusement l’esprit de pénitence qui est comme l’âme du Jubilé.

LE JUBILE ET SON HISTOIRE

Dans le langage courant, le mot “jubilé“ est utilisé pour désigner l’anniversaire joyeux d’un évènement dont les effets se prolongent dans le temps (un mariage, le règne d’un monarque…).

Le mot “jubilé“ est une traduction du terme latin “jubileus“ formé à partir du verbe “jubilare“ : pousser des cris de joie.

Le mot latin “jubileus“ est dérivé de l’hébreu “yobel“ qui désigne la corne de bélier utilisée comme une trompette pour annoncer la grande solennité des Juifs célébrée tous les cinquante ans.

Ce petit détour par l’étymologie du mot “jubilé“ souligne que l’origine de cet anniversaire joyeux se trouve dans la Bible et plus précisément dans l’Ancien Testament. La Loi de Moïse fixe, en effet, une Année Sainte tous les cinquante ans. La célébration de cette Année Sainte prévoit notamment la restitution des terres à leurs anciens propriétaires, la remise de toutes les dettes, la libération des esclaves et le repos de la terre (jachère).

Dans la tradition catholique, le premier jubilé a été convoqué en 1300 par le pape Boniface VIII. Avec ce premier jubilé, il s’agissait de célébrer dans la joie le 1300ème anniversaire de la naissance de Jésus le Christ. Depuis ce premier jubilé, on compte 25 Années Saintes qualifiées d’ordinaire (en référence à l’an 0 considéré à tort comme l’année de naissance de Jésus le Christ).


Mais, l’histoire de l’Église catholique comporte aussi des Années Saintes qualifiées d’extraordinaire comme celle qui a été convoquée par le pape Jean-Paul II, en 1983, pour le 1950ème anniversaire de la mort et de la résurrection de Jésus le Christ (datée en l’an 33) et en 2000, pour l’entrée dans le 3ème millénaire. Le Jubilé de la Miséricorde convoqué par le pape François pour l’année 2016 a été aussi une Année Sainte extraordinaire.

LE JUBILE… UN PÈLERINAGE…

L’un des signes particuliers de l’Année Sainte est le pèlerinage, celui que des personnes vivent, en allant jusqu’à Rome ou dans l’un des lieux jubilaires.

« Ce n’est pas un hasard si le pèlerinage est un élément fondamental de tout événement jubilaire. Se mettre en marche est caractéristique de celui qui va à la recherche du sens de la vie. Le pèlerinage à pied est très propice à la redécouverte de la valeur du silence, de l’effort, de l’essentiel. L’année prochaine encore, les pèlerins de l’espérance ne manqueront pas d’emprunter des chemins anciens et modernes pour vivre intensément l’expérience jubilaire. »5

« Fort de cette longue tradition et convaincu que cette Année Jubilaire sera pour toute l’Église une expérience intense de grâce et d’espérance, je décide que la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre du Vatican sera ouverte le 24 décembre de cette année 2024, marquant ainsi le début du Jubilé ordinaire. Le dimanche suivant, le 29 décembre 2024, j’ouvrirai la Porte Sainte de ma cathédrale Saint-Jean-de-Latran qui fêtera le 1700ème anniversaire de sa dédicace, le 9 novembre de cette même année. Puis, le 1er janvier 2025, en la Solennité de Marie Mère de Dieu, sera ouverte la Porte Sainte de la Basilique papale Sainte-Marie-Majeure. Enfin, le dimanche 5 janvier, la porte sainte de la Basilique papale Saint-Paul-hors-les-murs sera ouverte. Ces trois dernières portes saintes seront fermées au plus tard le dimanche 28 décembre de la même année.»6


Ouvrir une porte, c’est donner à chacun la possibilité d’entrer dans un lieu, et, ce faisant, d’accomplir un déplacement de l’extérieur vers l’intérieur. Cette perspective laisse espérer qu’une fois passée l’une des quatre portes saintes à Rome, le cheminement accompli permettra à celles et ceux qui le vivent de ressortir transformés, renouvelés par la grâce de Dieu et sa miséricorde.

L’INDULGENCE LIÉE A UNE ANNÉE JUBILAIRE


Le terme indulgence est lourd de tout un passif, dû notamment à des abus qui ont été à l’origine des 95 thèses de Martin Luther, initiateur de la Réforme protestante !

Qu’est-ce que l’indulgence ?

« Le jubilé amène la réflexion sur l’indulgence. Le pardon de Dieu pour nos péchés n’a pas de limite. Dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ, Dieu rend manifeste cet amour qui va jusqu’à détruire le péché des hommes. Il est possible de se laisser réconcilier avec Dieu à travers le mystère pascal et la médiation de l’Église. Dieu est toujours prêt au pardon et ne se lasse jamais de l’offrir de façon toujours nouvelle et inattendue. Nous faisons tous l’expérience du péché.

Nous sommes conscients d’être appelés à la perfection (cf. Mt 5, 48), mais nous ressentons fortement le poids du péché. Quand nous percevons la puissance de la grâce qui nous transforme, nous faisons l’expérience de la force du péché qui nous conditionne. Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés. Dans le sacrement de la Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Épouse du Christ, et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché. »7

Les fidèles, pèlerins d’espérance, pourront recevoir l’Indulgence jubilaire concédée par le Saint Père s’ils effectuent un pèlerinage, auprès de tout lieu lié au Jubilé.

à Rome : dans une des quatre basiliques papales : Saint Pierre au Vatican, Saint Jean de Latran, Sainte Marie majeure, Saint Paul hors les Murs.

en Terre Sainte : dans une des trois basiliques : le Saint Sépulcre de Jérusalem, de la Nativité à Bethléem, de l’Annonciation à Nazareth. En d’autres circonscriptions ecclésiastiques : dans la cathédrale ou d’autres lieux choisis par l’Ordinaire du lieu. les évêques tiendront compte des besoins des fidèles, ainsi que de la nécessité de sauvegarder la signification du pèlerinage avec sa force symbolique, de telle sorte que soit manifesté le besoin ardent de conversion et de réconciliation.

Les fidèles pourront également recevoir l’Indulgence jubilaire s’ils rendent visite, individuellement ou en groupe, à un lieu jubilaire.

De plus, les fidèles pourront recevoir l’indulgence jubilaire en participant pieusement aux missions populaires, aux exercices spirituels, ou à des rencontres de formation sur les textes du Concile Vatican II et du Catéchisme de l’Église catholique, qui ont lieu dans une église ou un autre lieu adapté, selon l’intention du Saint Père.


Notes

  1. La bulle d’indiction est un document officiel de la curie romaine, cacheté avec le sceau du Pape et publié l’année qui précède une année jubilaire, au moment de l’Ascension : cette année, le 9 mai 2024. ↩︎
  2. Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, 9 mai 2024, n°1 ↩︎
  3. Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, 9 mai 2024, n°6 ↩︎
  4. Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, 9 mai 2024, n°10 ↩︎
  5. Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, 9 mai 2024, n°5 ↩︎
  6. Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025, 9 mai 2024, n°6 ↩︎
  7. Pape François, Misericordiae Vultus, Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, 11 avril 2015, n°22 ↩︎

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