Tel est l’intitulé du message pastoral que Monseigneur Mousset adresse à tous les catholiques du Périgord, les invitant à participer à la réflexion entreprise pour “préciser la manière dont nous pourrons nous rendre présents aux hommes et aux femmes du Périgord et aux réalités qui marquent leurs vies en vue de leur annoncer l’Evangile”. Nous savons combien l’annonce de l’Evangile est tributaire de la conception que nous avons de l’Eglise ! La première chose à faire, avant même de tenter de répondre aux questions posées par notre évêque, est donc de nous demander quel visage nous voulons donner à notre Eglise et à nos communautés. L’histoire qui suit me semble pouvoir nous y aider.
Il y avait une fois deux citernes, distantes l’une de l’autre de quelques dizaines de mètres. Elles s’observaient et parfois faisaient un brin de causette. Elles étaient très différentes.
La première citerne était parfaite. Les pierres qui la formaient étaient solides et bien assemblées. Son étanchéité était irréprochable. Jamais aucune goutte de son eau précieuse n’a été perdue par sa faute.
La deuxième citerne par contre présentait des fissures, comme des plaies ouvertes, desquelles s’échappaient des filets d’eau.
La première, hautaine et fière de sa perfection, se détachait nettement de sa rivale. C’est à peine si quelque insecte ou l’un ou l’autre oiseau osait s’approcher d’elle.
L’autre était recouverte d’arbres en fleurs, de liserons et de mûres sauvages qui se désaltéraient à l’eau qui sortait de ses lézardes. Les insectes bourdonnaient sans cesse autour d’elle et les oiseaux nichaient sur ses bords. Elle n’était pas parfaite, mais elle était tellement heureuse !
Puissions-nous comprendre que c’est justement à travers nos fissures, nos lézardes, que l’Esprit Saint agit avec le plus de force !
Abbé Jean-Michel Bouygues
Vicaire général
Publié dans Eglise e Périgord N°17 – 2015