Oui, il y a une morale de la route. Nous y pensons plus particulièrement en ces mois d’été, de vacances et de voyages. Mais il est bien évident que c’est tout au long de l’année que nous devons éveiller nos consciences aux comportements que nous avons, dès que nous prenons le volant.
Des valeurs importantes sont en jeu dans la circulation automobile : la vie humaine, l’intégrité corporelle, le respect de tous et de chacun. La route ne nous appartient pas, nous la partageons avec ceux qui se déplacent pour leur travail, pour leurs obligations familiales et autres, et pour leurs loisirs. La route est une réalité collective qui exige des chrétiens, comme de tout conducteur, une attitude responsable pour le bien de tous. Qui de nous peut se glorifier d’avoir toujours respecté la vitesse autorisée et de n’avoir jamais enfreint les règles du code de la route ? Nous pouvons baisser la tête et nous interroger sur notre propre manière d’exercer notre responsabilité comme chauffeur.
Comme tout un chacun, nous avons à répondre de nos actes qui engagent souvent plus que nous-mêmes. Ainsi, doubler sans visibilité, conduire en état d’ébriété ou de grande fatigue nerveuse, négliger d’entretenir un véhicule, excès de vitesse… constituent des abus ou des négligences qui exposent la vie des usagers de la route et celle du conducteur et de ses passagers. Tout cela nous la savons, mais en réalité nous nous accordons des droits ou des libertés qui, non seulement n’ont pas de raisons d’être, mais qui sont contraires à ce que nous enseignons et voulons témoigner auprès des autres. Nous disons et même nous chantons que : « Tout homme est une histoire sacrée ; l’homme est à l’image de Dieu ».
Il est bon que nous nous posions quelques questions sur notre comportement au volant : Ai-je déchargé mon agressivité derrière mon volant ? Ai-je pris des risques sous prétexte d’être à l’heure ou d’arriver à temps à un rendez-vous ? Ai-je jamais prié avant un voyage ou remercié après ? En entendant que le nombre des morts sur les routes est en baisse, nous ne pouvons que nous réjouir, mais c’est toujours de trop, car la vie n’a pas de prix. De ce moment, on argumente beaucoup sur la nécessité des nouveaux radars qui sont installés pour pallier à nos défaillances, pour lutter contre les excès de vitesse. Ne sommes-nous pas capables d’exercer notre responsabilité sans avoir recours à des systèmes de contrôle qui nous font réagir dès qu’il est question d’argent ou de pénalisations ?
Et si nous commencions par ajuster nos paroles avec nos actes, beaucoup de choses seraient changées.
Christian Belaud
Vicaire épiscopal pour le Périgord Vert