L’abbé Philippe Demoures, curé modérateur pour la paroisse Saint Sacerdos en Périgord Noir (Sarlat), a publié aux Presses de la Renaissance « Curé rural, tout simplement ». Un livre très personnel qui relate son quotidien, à mettre entre toutes les mains.
Père Demoures, pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Philippe Demoures – Cet ouvrage m’a été demandé par les Presses de la Renaissance qui avaient envie de faire un témoignage de prêtre dans son quotidien, qui puisse parler de ce que pouvait être la vie d’un prêtre dans le milieu rural aujourdhui.
J’ai choisi de partir sur des mots-clés et de les rattacher à des situations concrètes, car c’était aussi la demande de l’éditeur, et donc de discuter et dire mes convictions à partir de ces mots.
Tous les 3/4 chapitres il y a aussi une présentation d’une figure spirituelle, parce qu’il m’a été demandé de me dévoiler un peu plus, et « d’aérer » le livre. Pour moi me dévoiler par écrit ce n’était pas très simple et je n’en n’avais pas tellement envie, alors j’ai trouvé cette « astuce », qui n’en n’est pas une. Ces figures me permettent de dire un peu plus profondément quelle est ma spiritualité, et ma personnalité.
Qu’est-ce qui a attiré l’éditeur au départ ? Votre parcours atypique ?
Oui, forcément, l’aspect du pilote de chasse qui devient prêtre est vendeur, mais c’est justement ce que j’ai voulu très vite évacuer dans le livre. Pour ne pas être réduit à cette histoire et surtout pour ne pas réduire la prêtrise et la vocation à cela.
Pourquoi avoir accepté ?
Au début je ne voulais pas, car je sais que c’est aussi se mettre en avant. Mon père spirituel m’a dit que ce serait aussi une façon de relire mon ministère, de faire une forme de retraite intérieure. L’évêque m’a évidemment donné son accord que j’avais sollicité. Et finalement je me suis pris au jeu. L’éditeur a un peu insisté aussi.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Je me rends compte que les gens découvrent des facettes du ministère qu’ils ne connaissaient pas. Même les pratiquants ne se rendent pas forcément compte de ce que nous vivons au quotidien, ou n’en voient qu’une partie. J’en retire une plus grande fraternité avec ceux qui ont lu le livre. Il y a une forme de proximité qui se crée.
Pensez-vous que cela puisse susciter des vocations ?
Je ne sais pas. J’ai surtout voulu montrer sous un jour positif le ministère de prêtre diocésain qui, à mon avis, est assez malmené. Seul dans son presbytère, soumis à des pressions… Il est à la fois exalté et très fragilisé. Parce que les gens disent « vous êtes notre curé » il y a une forme de retour de cléricalisme, mais en même temps il est fragilisé même si en rural c’est moins évident.
Propos recueillis par Christian Foucher,
interview publiée dans Eglise en Périgord – Décembre 2018
Curé rural tout simplement.
Philippe Demoures
Presses de la Renaissance
« A travers des moments du quotidien, des rencontres, des situations, je vais tenter de vous parler de ma vie de prêtre dans le monde rural. Elle est colorée par ma personnalité, celle de mes confrères, ainsi que par chaque paroissienne et paroissien. Elle m’épanouit, me rend heureux ! Je veux vivre ce témoignage comme une mission. «