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Nous avons tous une histoire personnelle avec une église !

Le père Gautier Mornas, responsable du département Art Sacré à la Conférence des évêques de France, est revenu pour le site eglise.catholique.fr sur la situation exceptionnelle que vivent les Français cet été, et qui pourrait les amener à s’intéresser d’un peu plus près à leur patrimoine religieux national.

« Finalement on a une chance incroyable, presque une opportunité exceptionnelle cette année, contraints quasiment de rester en France, de pouvoir choisir de découvrir, ou de redécouvrir, ce patrimoine de proximité que l’on a quasiment à la porte de chez soi.
Les mesures sanitaires que le gouvernement a prises à la suite de la crise du coronavirus font que vraisemblablement on sera invité plutôt à privilégier des séjours estivaux en France, plutôt que de quitter le pays pour partir à l’étranger. Et, finalement, cette contrainte peut être une chance de redécouvrir le vaste patrimoine qui est le nôtre en France.

On voit toutes les campagnes lancées par tous les départements ou les régions de France qui font leur promotion les unes après les autres, mais à l’intérieur de ce patrimoine on peut aussi choisir de découvrir le patrimoine religieux.
C’est une chose qu’on ne sait pas trop, mais nous sommes riches dans notre pays d’à peu près 42 mille lieux de culte allant bien évidemment des lieux emblématiques comme les grandes cathédrales du Nord qui trustent un peu le pavé touristique. Il y a des lieux de culte qui sont archi-connus comme l’abbaye de Sénanque et d’autres abbatiales… Mais nous avons également, et c’est aussi une très grande chance, parmi ces quarante deux mille lieux de culte des églises de campagne, des chapelles de bourgs, qui sont autant de patrimoines oubliés, et pour autant extrêmement riches.

L’été peut être propice à une redécouverte de tout ce patrimoine extrêmement dense et varié. Les églises ont la chance aussi de constituer ce que j’appelle volontiers le premier musée de France : même la plus petite chapelle renferme nécessairement une très belle œuvre d’art. Pour beaucoup c’est la première occasion, la première possibilité, offerte quasiment à sa porte de découvrir un tableau, un retable, un chemin de croix, une statuaire, une orfèvrerie religieuse… Tout cela renvoie en même temps à l’histoire de notre pays mais aussi à la foi de ceux qui ont offert cette œuvre d’art à l’Église.

Et puis pénétrer dans une église, dans un lieu de culte, dans une chapelle, ça peut être aussi l’occasion d’une très belle découverte intérieure de la foi qui nous habite, ou à défaut de la foi, des questionnements qui peuvent être les nôtres. Beaucoup peut-être l’ont vécu au cours du confinement auquel on a tous été contraints, on a eu la possibilité de réfléchir au sens de notre existence… Finalement, l’église, lieu consacré, lieu habité par excellence, est assurément le lieu le plus propice à cette réflexion-là, puisqu’on est renvoyé à la fois à l’histoire qui a conduit à l’édification de ce lieu et à la présence de celui qui habite ce lieu aujourd’hui et puis forcément à notre devenir, à notre avenir.

On a tous une histoire personnelle avec une église et cet été ça peut être aussi l’occasion de redécouvrir un lien familial, un lien personnel avec une église : son église de baptême, l’église du mariage de ses parents, l’église où on a enterré notre grand-mère, l’église où on a vécu quelque chose de particulier au cours de vacances ou d’un séjour. Véritablement, je crois que les 42000 églises qui se proposent à notre contemplation durant l’été dans notre pays peuvent nous offrir une très belle opportunité de vivre un été différent. »

Entretien réalisé par le service communication de la CEF

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