Devant le déchaînement de violence et de cruauté que subissent les réfugiés d’Orient, qui, au plus profond de lui-même n’a pas été touché, affecté, ému jusqu’à ressentir un sentiment de honte ? Dans les épreuves où l’absurde et l’inhumanité l’emportent, seule la fraternité et la présence sont sources de réconfort et d’encouragement.
Après le temps de l’émotion, vient le temps de l’action et de la responsabilité. Le Périgord est connu et reconnu pour être une terre hospitalière. Aujourd’hui c’est face à ce défi de l’accueil des réfugiés que nous sommes convoqués.
Notre diocèse est là, et nous voulons être là avec de multiples partenaires pour vivre l’accueil, le soutien, la fraternité. Il nous appartient d’entendre leurs besoins administratifs, humains, matériels, spirituels et religieux lorsque c’est le cas.
Les besoins sont importants et complexes, aucun acteur seul ne peut avoir une réponse réellement adaptée et complète aujourd’hui et dans le temps. Les besoins auxquels nous sommes confrontés exigent des compétences spécifiques, des moyens et le temps nécessaire à la mise en place d’un véritable accueil et d’un accompagnement digne.
Les initiatives se multiplient, et comment ne pas s’en réjouir ? On pourrait penser que c’est trop difficile, compliqué, qu’on ne peut rien faire. Il n’en est rien, si nous ne sommes pas seuls et si nous agissons en collaboration avec d’autres. Cet accueil et cet accompagnement exigent plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales, associations, bailleurs sociaux, etc. Le Secours Catholique, bien évidemment, fait partie de ces structures avec lesquelles un véritable partenariat est possible pour conseiller et orienter dans cet accueil et cet accompagnement. « Une cellule de référence » va être mise en place pour le diocèse afin de pouvoir conseiller la mise en œuvre d’un accueil et d’un accompagnement au niveau des paroisses.
La tradition hospitalière qui a tant nourri notre humanisme au long de l’histoire, peut surgir d’une manière inattendue même au milieu des bouleversements et des tragédies humaines. Je n’en doute pas, car ma foi en Dieu suscite ma foi en l’homme.
Périgueux, le 17 septembre 2015
+ Philippe Mousset
Evêque de Périgueux et Sarlat.