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Message de Mgr Mousset à tous les périgourdins

Chers amis,

Nous venons d’entrer dans une période très étrange de notre vie collective, celle du confinement chez nous. L’épidémie a atteint un nouveau stade et le gouvernement a dû prendre des mesures exceptionnelles. Nous devons participer à l’effort de solidarité nationale qui nous est demandé par les autorités légitimes de notre pays et imposé par les circonstances. Nous comprenons que ces consignes et cette discipline ne consistent pas à voir dans l’autre une menace, une hostilité mais qu’elles sont autant de moyens à notre portée pour prendre soin de l’autre, pour protéger l’autre.

Je partage avec vous l’angoisse que cela peut engendrer. Les tâches quotidiennes, les activités professionnelles, la vie familiale avec les enfants à la maison, les jeunes qui préparent les examens, sont perturbées par cette épreuve à laquelle nous n’étions pas préparés. Je pense en particulier à ceux d’entre vous, entrepreneurs et salariés, dont l’activité professionnelle est touchée par les mesures qui s’imposent. Je pense aussi à ceux d’entre nous qui sont âgés, plus particulièrement exposés à la maladie, et que la solitude menace. Je pense aux médecins et aux soignants qui se dévouent sans compter pour soulager les malades. Je salue déjà tous les efforts qui sont entrepris pour que cette épreuve ne nous sépare pas mais, au contraire, renforce nos liens et notre solidarité.

Je pense aussi, bien évidemment, aux catholiques et à tous les chrétiens du Périgord pour que nous vivions ce temps si particulier en ne laissant, autant que possible, personne d’entre nous sans réconfort et sans assistance. Merci en particulier de penser à tous ceux et celles qui, ailleurs dans le monde, sont victimes de la même épidémie mais sans avoir les mêmes moyens d’assistance. Pour nous tous, en ce Carême différent des autres, c’est une invitation à une vraie conversion dans nos modes de vie. Nous sommes appelés à une plus grande sobriété dans les moyens, les déplacements, les rythmes pour approfondir notre vie spirituelle et notre vie intérieure.

La privation de l’Eucharistie pourra être l’occasion, en ce temps de jeûne, de redécouvrir son importance dans notre vie et sa signification profonde, c’est-à-dire l’offrande d’amour du Seigneur pour le Salut de l’humanité. Nous vivrons cette dimension spirituelle de manière plus intérieure encore. Nous pourrons développer à la maison la liturgie « domestique » : partage de la parole de Dieu, participation à l’eucharistie par l’intermédiaire de la TV, KTO, la radio, le site internet, les réseaux sociaux. Je tiens à préciser que notre site internet se met à notre disposition pour relayer les propositions et les initiatives qui se prennent dans le diocèse. N’hésitons pas à se relier par téléphone ou autres moyens de communications pour échanger, partager, et vivre un temps de prière et de soutien fraternel…

Vous connaissez le célèbre tableau de Millet où l’on voit des gens de la campagne s’arrêter pour réciter l’Angélus. La prière, c’est cela : tout laisser, tout arrêter, ne serait-ce que quelques instants, pour se tourner vers Dieu ici et maintenant. Matin, midi et soir, récitons l’Angélus !

L’Ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie. Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie…

Voici la Servante du Seigneur ! Qu’il me soit fait selon ta parole.
Je vous salue Marie…

Et le Verbe s’est fait chair. Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Répands, Seigneur, ta grâce en nos cœurs.
Par le message de l’Ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé :
Conduis-nous, par sa passion et sa croix, jusqu’à la gloire de la résurrection.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

J’ai demandé à ce qu’un cierge soit mis à Notre-Dame de Capelou à l’intention de chacun et chacune d’entre vous. En disciple de Jésus-Christ nous sommes invités à vivre ce temps dans la foi et la confiance. Je tiens à vous assurer de ma prière et de ma sollicitude, avec les paroles pleines d’espérance de François d’Assise : « Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance, là où il y a les ténèbres, que je mette ta lumière, là où il y a la tristesse, que je mette la joie. »

+ Philippe Mousset, évêque de Périgueux et Sarlat
Le 17 mars 2020

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