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Mérice Romual, bientôt prêtre

Interview menée par J-F Durand, diacre. (Illustration d’après photo de Tita Carrizey-Jazick – Courrier Français de la Dordogne

Mérice Romual est né en Haïti le 10 janvier 1986, dans une famille catholique. Il est l’aîné d’une famille de 6 enfants, avec un frère et quatre sœurs. Mais Mérice Romual sera aussi ordonné prêtre par Mgr Philippe Mousset en la cathédrale Saint-Front de Périgueux, le 22 mai prochain, une nouvelle aussi inattendue que réjouissante pour notre diocèse.

Quel est votre parcours ?

Je suis né en Haïti où j’ai fait toutes mes études. Ensuite j’ai été accueilli dans une communauté religieuse « Marie Reine des apôtres » dans laquelle j’ai fait une année de propédeutique, un an de noviciat, puis deux ans de philosophie, suivis d’un an de stage puis, il y a 4 ans, j’ai intégré la société des prêtres de St Jacques. J’y suis encore aujourd’hui, et c’est dans cette société que je vais être ordonné prêtre.

Comment est née votre vocation ? À quel moment la question s’est-elle posée pour vous ?

Je suis né dans une famille catholique, mes parents avaient comme fonction de s’occuper d’une chapelle qui s’appelle Ste Thérèse de l’Enfant Jésus. Des prêtres venaient y dire la messe pendant une semaine chaque trimestre.
Déjà, je me sentais attiré, je ne pensais pas devenir prêtre à ce moment-là, mais j’étais intrigué par ces prêtres qui venaient dans mon quartier. À partir de là ce projet a commencé à bourgeonner, à grandir en moi.

En 2000, lors d’une mission qui se déroulait dans tous les diocèses d’Haïti, (le Jubilé 2000) suivie par des fidèles et des prêtres, j’ai vraiment été témoin du pouvoir de la Mission et de la Parole. J’ai vu des gens qui pratiquaient le vaudou abandonner leur pratique pour suivre Jésus, après avoir vraiment écouté les Évangiles et la Parole de Dieu avec les fidèles en mission. À partir de là, je me suis dit que moi aussi je voudrais bien faire comme ces prêtres-là, aller partout prêcher la Bonne Nouvelle afin d’aider les gens à devenir disciples de Jésus.

C’est vraiment là que ma vocation a pris naissance, j’avais 14 ans. J’étais encore un enfant mais un enfant audacieux, c’est-à-dire que j’avais une grande vision : suivre Jésus et surtout aller partout annoncer la Bonne Nouvelle.

Il y a eu des étapes dans ce discernement ? ?

Oui parce qu’il fallait un temps de cheminement et puis faire des choix. J’ai été choisi et j’ai entamé une année préparatoire, que l’on appelle propédeutique

Comment êtes-vous arrivé en Périgord ?

Comme je l’ai déjà dit, je fais partie d’une société apostolique, la Société des Prêtres de St Jacques. C’est une société missionnaire, qui a pour but de former des prêtres et de les envoyer dans un pays autre que le leur.
Comme je suis né en Haïti, j’étais destiné à partir, peut-être en France, au Brésil, ou au Canada. C’est le Supérieur Général, avec son Conseil, qui décide et il m’a été demandé de venir en France. Il y a une relation entre la Société des Prêtres de St Jacques et certains diocèses, parmi lesquels le diocèse de Périgueux et Sarlat. C’est ainsi que le Père Roobens FLOREAL est arrivé ici avant moi. Après mon ordination diaconale le 29 mai 2021 à la paroisse du Christ Roi, de Port au Prince, mon Supérieur m’a demandé de partir en mission en France.

C’était la première fois que je quittais mon pays. Mais la réalité que je suis en train de vivre aujourd’hui, je ne suis pas le premier, Abraham a vécu ça avant moi ! Pour suivre Jésus, le chemin n’est pas une démarche facile, il faut être prêt à quitter beaucoup, être capable d’abandonner ses possessions, ses habitudes, c’est une révolution contre soi-même. C’est une sorte de dépossession de soi, mais pour posséder en retour une plus grande vie, un plus grand bien.

C’est ce que je comprends moi-même. Ce plus grand bien, c’est la grâce de Dieu, c’est son amour qu’Il met dans cette personne qu’Il a envoyée.

Quelles sont vos découvertes dans le ministère de prêtre ? Qu’est-ce qu’un prêtre aujourd’hui ?

Pour moi il n’y a pas grande différence entre ceux qui étaient prêtres autrefois, ceux qui sont prêtres aujourd’hui et ceux qui vont être prêtres demain. C’est la même réalité, même si les missions peuvent être différentes par rapport à tel ou tel milieu.

C’est le même Évangile d’abord et c’est toujours un homme appelé par Dieu, cela veut dire choisi par le Christ lui-même pour le service de l’Église.

Pour vous, quelles sont les missions d’un prêtre aujourd’hui, le service, porter la Bonne Nouvelle ?

Dans cet appel du Christ, il y a une double mission, un double devoir : d’une part se mettre au service du Christ, servir l’Église, mais servir à travers les frères et les sœurs, le prochain. La croix donne une explication succincte. Dans ses 2 barres, horizontale et verticale, il y a une sorte de rencontre au milieu c’est là, pour moi, qu’est le Christ. Servir l’Église dans le prochain c’est annoncer la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile de Jésus-Christ à travers nos actes..

Pour vous être prêtre en 2022, c’est accompagner dans le service ?

L’objectif d’un prêtre est de ne pas passer à côté de cela : servir l’Église dans le prochain. Servir, c’est vraiment se faire disponible pour écouter, pour accompagner, pour rendre service.

Est-ce un chemin qui rend heureux ?

Je pense qu’il n’y a pas d’autre chemin où l’on peut être aussi heureux qu’être dans le chemin du Seigneur. Suivre Jésus, c’est le seul chemin.

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