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Homélie de Pâques

Chers Frères et sœurs, chers amis, C’est une grande joie que de pouvoir vous faire cette annonce ce matin : le Christ est ressuscité ! Je voudrais, ou plutôt nous voudrions tous qu’elle arrive dans chaque maison, dans chaque famille, spécialement là où il y a plus de souffrance, dans les hôpitaux, dans les prisons. Surtout je voudrais qu’elle atteigne tous les cœurs, parce c’est là que Dieu veut semer cette Bonne Nouvelle.

Ecoutons l’évangile ! C’est par lui que nous apprenons que Le Christ est ressuscité, par ces femmes qui ont été les premières, témoins, puis les apôtres et une multitude. Cette Nouvelle de la résurrection du Christ fut contagieuse. Elle s’est répandue rapidement, malgré des moyens de communications bien moins performants qu’aujourd’hui. Dès la deuxième génération elle arrivait déjà dans notre pays. St Yrénée de Lyon avait été un disciple de St Polycarpe qui avait connu l’apôtre St Jean, témoin de la résurrection du Christ dont parle les évangiles. Ce qui veut dire chers amis, que cette Bonne Nouvelle si elle touche nos cœurs, elle bondit de cœur en cœur, comme une lumière ou un feu qui nous enflamme de l’intérieur et se répand dans l’humanité. Dès le deuxième siècle, l’évangile arrive en Périgord, chez nous, c’est-à-dire deux générations après les apôtres. Dès le 3ème siècle la Communauté se structure avec le premier évêque.

Revenons à l’évangile. Disons-le en vérité : On n’accède pas à la résurrection du premier coup, ni de plein pied, comme si nous pouvions maîtriser ce phénomène étonnant de la résurrection du Christ, unique dans l’histoire de l’humanité. Les femmes de l’évangile ont dû commencer par surmonter leur peur, car elles doivent pour accéder au tombeau de Jésus contourner la surveillance organisée pour ne pas qu’on enlève le corps de Jésus. Deuxième obstacle, c’est la grosse pierre qui bouche le tombeau, elles savent dans leurs têtes qu’il leur sera impossible à rouler la pierre. Mais curieusement, malgré tout cela, elles se mettent en route aux premières lueurs de ce jour.

Pourquoi prendre de tels risques ? Parce qu’elles sont poussées de l’intérieur par une force qui vient de l’Esprit Saint, qui vous savez, nous poussent souvent au-delà de nos peurs et de nos craintes. Personnellement je ne serais pas là devant vous, si une force intérieure ne m’avait poussé à aller au-delà de mes craintes et de mes peurs, de mes pauvretés. Sans doute que vous aussi vous pourriez témoigner de la même expérience. Nous le comprenons de nouveau en regardant ces femmes qui se sont mises en route malgré tous les obstacles, poussées par l’Esprit. Pourquoi ? parce qu’elles sont profondément attachées à Jésus. C’est cet amour de Jésus, cet attachement à lui qui les pousse à venir très tôt le matin. Il me semble que c’est un élément essentiel. Pour les apôtres, c’est aussi cela qui va les mettre en route : le lien qu’ils ont tissé avec Jésus auquel ils tiennent plus que tout.

N’est-ce pas, d’une certaine manière la même chose pour nous ce matin ? Si nous sommes là, vous n’allez pas me dire que l’on vous y a obligé, que c’est sous la contrainte que vous êtes venus. Il y a quelque part en vous un lien, un attachement avec le Seigneur Jésus. Même si c’est par tradition, ou même culturellement, c’est déjà un premier pas qui souvent, en entraine un autre, puis un autre encore, et, ces pas que vous faites deviennent un véritable chemin, et vous faites, permettez-moi de vous le dire, l’expérience que le Christ justement trace peu à peu en vous un chemin de Vie. Il l’a dit lui-même à ses disciples : Je suis le chemin, la vie et la vérité. Je suis le chemin : c’est-à-dire les pas qu’il nous fait faire, les déplacements qu’il nous pousse à vivre, parfois en nous bousculant, deviennent ce chemin, chemin du Christ en vous. Frères et sœurs, laissez le Christ ressuscité tracer en vous ce chemin qui donne à votre vie une orientation nouvelle, un élan nouveau. Un chemin qui fait de nous des vivants, attirés par la vie plus forte que la mort. Le ressuscité peut faire vaincre aussi l’amour, même si nous vivons des échecs, il ressuscite l’amour en nous qui ne peut mourir.

Car celui ou celle qui met sa confiance en Christ ressuscité, trouve un sens, une espérance, un fondement certain, un terrain solide qui l’aide à vivre de manière authentique, même dans la crise, dans les ombres, ou dans les problèmes du quotidien. Si nous mettons notre confiance en Christ ressuscité, nous savons que nous avancerons malgré les difficultés vers une plénitude de vie, vers les réalités d’en haut, vers un bonheur sans fin.

Ils ne manquent pas, mes amis, les témoins aujourd’hui, ici, parmi vous et ailleurs, des adultes, des bien portants ou des malades, des prisonniers, de ces jeunes et nouvelles générations, qui attestent que Jésus est vivant et qu’en choisissant de mettre leur confiance en Lui, non seulement ils n’ont pas été déçus mais leur vie a changé.

Ces témoignages, partout, à la suite de ces femmes et des apôtres de l’évangile, nous disent que la rencontre du Ressuscité, ils l’ont faite parce que le Ressuscité est venu LUI-MEME en traversant les murs et les portes de leur vie pour frapper à la porte de leur cœur. Et c’est le message de Pâques, qui ce matin se poursuit à travers nous à la suite des apôtres et des femmes de l’évangile : Le Christ est vivant, IL VIT et IL TE VEUT VIVANT. Il est en TOI, avec Toi et jamais ne t’abandonnera, même si tu t’éloignes, il est là, toujours prêt à recommencer la route avec chacun et chacune de nous.

Alors mes amis, croyons-le, le Christ est vivant, choisissons-le, suivons-le, imitons-le, Il agira en vous, pour une vie nouvelle : joyeuses fêtes de Pâques, il est Ressuscité. Amen !

+ Philippe Mousset, évêque de Périgueux et Sarlat
Cathédrale Saint-Front de Périgueux, le dimanche 17 avril 2022

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