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Ce temps de crise, un temps de conversion et d’Espérance

« Je continue à rêver d’un nouveau printemps missionnaire… ». Ce rêve exprimé par le pape François, en ce temps de crise, lors de son message pour la journée mondiale missionnaire ce 6 janvier 2022, m’a profondément interpellé, touché, fait réfléchir sur l’espérance au cœur de la foi et de la vie. Cette parole prophétique est une invitation à considérer que l’espérance chrétienne n’est pas un vague espoir humain. Elle va plus loin que tous les espoirs parce qu’elle est espérance de résurrection et de recréation. Elle demeure au cœur des épreuves, des obstacles qui s’accumulent, parce que cette espérance-là, elle a un nom, un visage, Celui du Christ.

Dans un mail récent, une amie professeure de lettres, en retraite, me faisait réfléchir sur le sens du terme crise qui peut être entendu comme le bruit des catastrophes et des effondrements. Alors que, me disait-elle, le mot crisis, en grec, renvoie au terme juger ou discerner : c’est-à-dire regarder au-delà des apparences immédiates, voir ce qui est en train d’apparaitre et qui demande à être soutenu et encouragé. Ce temps de crise peut être un temps favorable de conversion. St Paul nous dit dans sa lettre aux Romains, au chapitre 8, qu’au milieu de ce qui s’effondre et de ce qui émerge, nous participons avec la grâce de Dieu à l’enfantement d’un monde nouveau…

Par cette expression audacieuse, « Je continue à rêver d’un nouveau printemps missionnaire… », le pape nous rappelle que l’évangélisation est la tâche essentielle, primordiale de l’Eglise en toute situation et circonstance. C’est « sa raison d’être ».

Qu’est-ce qui a poussé ces disciples, hommes et femmes, à se mettre en route, souvent dans des circonstances difficiles, et même très difficiles, tout au long de l’histoire de la mission de l’Eglise ? Ils avaient probablement comme dit encore le pape « de bons alibis pour ne pas partir » mais ils sont partis parce qu’ils avaient gardé vivant le feu qui brûle en nous et qui nous pousse à chercher au-delà de l’immédiat, au-delà du visible, au-delà des statistiques, au-delà des obstacles. Nous avons donc comme une responsabilité essentielle de garder vivant le feu intérieur auprès du Christ, en fréquentant l’évangile, les sacrements, en vivant de sa charité auprès de tous, auprès et avec les plus petits, les plus pauvres, les plus fragiles…

À cause de l’Évangile, disons « me voici », car le temps de la mission n’est pas achevé, le champ de la mission n’est pas clos, la nécessité de la mission n’est pas périmée… Ensemble témoignons de Jésus-Christ pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

+ Philippe Mousset,
Évêque de Périgueux et Sarlat

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